Déclaration unifiée de cotisations sociales, déclaration mensuelle de mouvements de main-d’œuvre, déclaration annuelle de données sociales, sont autant d’informations transmises depuis 2013 par les employeurs dans la Déclaration sociale nominative (DSN). Cette source d’information est notamment exploitée par l’Insee pour analyser les emplois et salaires. Depuis la crise de la Covid-19, les données de la DSN sont aussi utilisées pour construire une première estimation de l’indice de la production dans la construction, avant la disponibilité des enquêtes de branche dans la construction (EMBTP). Cet indice sert aux analyses macroéconomiques et au suivi conjoncturel de ce secteur. D’importants travaux visant à mieux appréhender les sources d’écart entre la DSN et l’EMBTP et à expertiser la qualité de la DSN ont été conduits en 2022. Ils ont permis de valider l’apport qualitatif de la DSN et de confirmer l’abandon de l’enquête début 2023.
Jusqu’en 2022, l’utilisation des données de caisse par l’Insee concernait le seul calcul de l’indice des prix à la consommation (IPC). Grâce aux travaux de l’institut sur les nouvelles sources de données, elles permettent désormais de produire des indices d’activité des grandes surfaces alimentaires. Un progrès qui permet à la fois d’apporter une amélioration de la qualité des statistiques et une réduction de la charge d’enquête pour les entreprises. En effet, jusqu’alors, c’était l’enquête mensuelle sur l’activité dans la grande distribution alimentaire (Emagsa) qui fournissait des informations statistiques sur le chiffre d’affaires de ces commerces. Depuis janvier 2023, date à laquelle l’enquête Emagsa a été arrêtée, les données de caisse offrent une typologie plus fine et quasi exhaustive des produits des grandes surfaces alimentaires et sont disponibles bien plus tôt que les données Emagsa.
DAVID BOUNIE PROFESSEUR D’ÉCONOMIE À TÉLÉCOM PARIS, CO-FONDATEUR DE LA CHAIRE FINANCE DIGITALE
Étudier comment le numérique transforme l’industrie financière est l’objectif de la chaire créée avec Cartes Bancaires CB, La Banque Postale et la Caisse des dépôts. Le numérique modifie en effet l’accès, la vérification, le stockage et le traitement des données financières. Il affecte tous les services fournis traditionnellement par les intermédiaires financiers. Il est donc capital de comprendre par exemple les nouveaux acteurs sur le marché ou les évolutions réglementaires. L’une des originalités de la Chaire est d’utiliser des données alternatives, parfois dites de haute fréquence, pour étudier des questions économiques. Les projets de recherche s’intéressent aux innovations en matière de paiement numérique et à leurs impacts sur le système bancaire et monétaire, à l’inclusion financière des populations dans les territoires, ou bien aux outils d’apprentissage statistique afin de mieux lutter contre la fraude, le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.
L’Insee a lancé un programme de travail commun avec Cartes Bancaires CB autour de trois axes en particulier. D’abord, l’exploration du potentiel des données de paiement par carte CB combinées aux données classiquement mobilisées par l’Insee. Ensuite, la connaissance autour du commerce électronique en France, notamment ses effets sur l’organisation interne de l’entreprise. Enfin, les trajectoires de paiement par carte CB sur le territoire qui fournissent des indicateurs de déplacements tout à fait inédits. La contribution de l’Insee permet de financer un doctorant qui travaillera plus particulièrement sur ces problématiques.