L’évaluation économique a commencé en amont de l’évènement et se poursuivra pour mesurer les effets attendus jusqu’en 2030 sur le produit intérieur brut (PIB) de la France et celui de l’Île-de-France. La note de conjoncture de juillet 2024 a ainsi proposé une estimation de l’effet de court terme des Jeux sur la croissance économique, en s’appuyant sur l’expérience londonienne de 2012. L’enregistrement comptable des dépenses de billetterie et des droits de retransmission à l’été 2024 aurait accru le PIB de l’ordre de 0,3 point au 3e trimestre 2024. En Île-de-France, les Jeux ont dopé le volume de travail dans certains secteurs, tels que la sécurité ou les arts et spectacles.
En amont de la tenue des Jeux, la direction régionale de l’Insee d’Île-de-France a collaboré avec la Société de livraison des ouvrages olympiques (Solideo) pour produire une étude sur le volume d’emploi mobilisé pour livrer les ouvrages olympiques. Le partenariat se poursuivra avec le suivi sur le long terme du parcours professionnel des personnes en insertion ayant participé aux différents chantiers des JOP et l’évaluation de l’efficacité du dispositif. Elle a également publié une étude en partenariat avec le conseil départemental sur la dynamique socio-économique de la Seine-Saint-Denis, département emblématique où les investissements réalisés ont été considérables, notamment avec la construction des deux villages olympiques. Un billet de blog s’est intéressé aux locations de meublés de tourisme via les plateformes numériques pendant la période des Jeux. Et à l’issue des JOP, l’Insee et ses partenaires ont cherché à mesurer les flux touristiques pendant les Jeux, en Île-de-France et plus largement en France. Des enquêteurs ont été mobilisés sur le terrain (dans les aéroports, les gares, etc.), afin de comprendre le phénomène des JOP (quel profil de personnes, quelles activités, quelles dépenses…). Cela permettra aussi à terme de quantifier le nombre de touristes présents lors des JOP en 2024 et de le comparer à une année habituelle.
Si l’essentiel des retombées économiques des JOP sont observées en Île-de-France, en Centre-Val de Loire aussi, les retombées économiques de cet évènement sportif dans la région ont été mesurées, les épreuves de Tir ayant été organisées à Châteauroux et l’Eure-et-Loir étant limitrophe des Yvelines où des épreuves se sont déroulées sur plusieurs sites.
PIERRE-ANTOINE MOLINA
DÉLÉGUÉ INTERMINISTÉRIEL AUX JOP
L’implication de l’Insee était particulièrement importante aux yeux de la Dijop pour crédibiliser et renforcer la qualité de l’ensemble de la démarche, tant dans la phase de conception du plan d’évaluation (2018-2021) que dans son application, que ce soit pour ses propres travaux ou pour contribuer à ceux d’autres porteurs d’études. Il était en effet crucial pour l’État que ce programme évaluatif réponde aux meilleurs standards méthodologiques, condition de sa légitimité, dans un contexte où beaucoup d’acteurs publient des éléments sur les Jeux.
La rigueur et l’expertise de l’Insee ont permis d’irriguer l’ensemble des travaux, grâce notamment à l’approche réellement collaborative adoptée par la direction régionale de l’Insee en Île-de-France, qui a été appréciée de nombreux partenaires de l’écosystème Paris 2024, au premier rang desquels la Dijop.
Les travaux sont encore en cours mais ceux déjà réalisés par l’Insee permettent de dessiner en premier lieu un tableau nuancé de l’impact économique des Jeux, mais aussi d’identifier précisément les effets positifs, par exemple sur la répartition sectorielle et géographique des emplois générés par les ouvrages olympiques. Par ailleurs, la Dijop attend beaucoup de l’innovation méthodologique en cours concernant le suivi du devenir des bénéficiaires d’heures d’insertion, qui est un véritable enjeu de politique publique sur lequel ces données seront particulièrement précieuses.
Un nouveau programme d’évaluation va être envisagé, qui reste encore à définir mais dans lequel nous souhaitons donner toute leur place aux acteurs de la statistique publique (Insee et Injep notamment) et de la recherche publique, qui offrent des garanties d’exigence et de neutralité particulièrement appréciables.
Au-delà, je souhaite que nous puissions également nous appuyer sur les travaux de l’Insee pour préparer l’organisation des Jeux elle-même, comme la Dijop l’a déjà fait, par exemple avec la cartographie des emplois de sécurité privée en Île-de-France.